Promouvoir une forme de tourisme responsable « à zéro kilomètre »

Le projet CITIES BY HEART s’inscrit dans la lignée du traité de Lisbonne, qui vise: «au respect de la richesse de la diversité culturelle et linguistique, et veille pour la sauvegarde et le développement du patrimoine culturel européen». Ce traité confère également à la Commission Européenne la tâche spécifique de contribuer à l’épanouissement des cultures des États membres dans le respect de leur diversité, tout en «mettant en évidence l’héritage culturel commun». 

En Europe, les vagues successives d’immigration ont façonné les villes et leurs banlieues. Ce brassage de culture représente une richesse sous-estimée et méconnue des citoyens européens. Sur les plans touristiques et sociaux, ce patrimoine culturel européen est une opportunité à saisir.

L’idée du projet Cities By Heart est de promouvoir une forme de tourisme responsable « à zéro kilomètre », dont les acteurs sont des concitoyens possédant un parcours migratoire familial ou individuel, qu’ils soient nouvellement arrivés ou installés dans la ville ou le quartier depuis plusieurs générations. Le projet embrasse un but d’inclusion sociale à travers le concept même de son offre de formation. Il comprend une première phase de formation par les « pairs » : animateurs socio-éducatifs, acteurs de territoires multiculturels et défavorisés, responsables de centres sociaux ou d’associations. Puis, dans une seconde phase avec un transfert de compétences vers les jeunes citoyens européens défavorisés possédant également un parcours personnel en lien avec l’immigration et rencontrant des problématiques d’intégration sur le marché du travail.

Ces formations se traduiront par la mise en œuvre de circuits touristiques destinés

• aux habitants de ces territoires défavorisés, pour les amener à une compréhension de toutes les strates migratoires et de ce mouvement humain perpétuel en décomposant les arguments de « bonne » ou « mauvaise » immigration ; 
• aux touristes internationaux, en recherche de nouvelles formes de circuits, plus proches de la population, dans le but de valoriser l’Europe passée et contemporaine sous le prisme de la diversité culturelle issue de l’immigration. 

Le projet, dans la conception de ses circuits, inclut les acteurs économiques des zones urbaines à forte mixité culturelle : restaurateurs, commerçants, habitants « hôtes » etc. à qui l’on rend visite pendant les tours. 

L’objectif est double : créer du lien entre les résidents de ces zones urbaines pour éviter les conflits communautaristes et enclencher une dynamique économique pour répondre à la précarité des habitants de quartiers défavorisés.